La digitalisation des courses hippiques


Si la technologie a été rapidement adoptée dans certains sport, son entrée a été plus délicate dans le domaine des courses hippiques. Nous allons tenter de répondre à cette question avec Coline Labadie, Head of Operations chez Arioneo, start-up spécialisée dans le développement d’objets connectés pour les chevaux de courses.


En effet, lorsqu’elle est apparue dans le milieu, en 2010, la compréhension du cheval comme un athlète était encore limitée. De plus, c’est un milieu qui est difficile à faire évoluer, avec des traditions très ancrées. Les craintes, ont d’abord étaient médicales, mais elles se sont vite éteintes lorsque des professionnels de santé ont commencé à exploiter ces données. Le nouvel espoir pour la data dans ce milieu est notamment lié à l’arrivée des nouvelles générations, plus ouvertes aux changements.

Un outil pour objectiver le feeling de l’entraîneur

En effet, Coline m’a confié qu’il existait le mythe de l’entraîneur qui a un don et qui murmure à l’oreille des chevaux, le véritable Horsemanship. Si ce dernier a recours à la technologie pour donner son expertise, c’est qu’il est mauvais. Cette théorie est bien évidemment infondée puisque la data ne vient pas enlever le lien particulier qu’un entraîneur peut avoir avec les chevaux, mais elle vient compléter l’analyse et objectiver le feeling de l’entraîneur. Exactement comme dans le foot, le rôle de la data est d’accompagner l’entraîneur dans ses choix, mais ne remplacera pas sa décision finale. Bien qu’elle soit un facteur important de réussite, cette technologie ne peut pas remplacer un savoir-faire et de l’expérience.

Crédits : Arioneo

C’est lorsque les entraîneurs percevront la data comme une alliée et non comme un danger qui remet en question leur travail, qu’elle révolutionnera les courses hippiques.

Coline Labadie

Par ailleurs, la data va véritablement révolutionner ce sport lorsqu’il y aura une professionnalisation du métier de data analyst pour les chevaux. Le chemin a aussi été long dans d’autres sports comme le football ou le rugby, mais aujourd’hui ces pratiques sont devenus indispensables pour les athlètes. « Les premiers qui arriveront à démocratiser la data et la faire parler, lui faire dire des choses qui sont vraiment utiles pour l’entraîneur, de manière très simple, c’est ceux qui rafleront tout. Pour moi, ça va vraiment décoller le jour où il y aura une professionnalisation de la data dans les courses hippiques. » déclare
Coline d’Arioneo.

Arioneo relève le défi

Avec Arioneo, la science s’immisce dans le quotidien des chevaux de sport. Avec l’aide précieuse de vétérinaires, chercheurs et entraîneurs, Arioneo tente de dynamiser la filière équine par le passage à la data et offre de nouvelles perspectives pour l’analyse médicale et de la performance du cheval athlète.

L’equimètre : La technologie la plus avancée spécialement conçue pour les chevaux de courses

L’Equimètre d’Arioneo est un capteur connecté qui permet d’analyser en temps réel l’activité physiologiques et physiques des chevaux de courses dans le but d’accompagner optimiser les entraînements quotidiens. Dans une recherche de performance et de bien-être les données récoltées, vont permettent aux entraîneurs de suivre l’état de forme de leurs chevaux et interpréter les différents paramètres pour proposer un suivi adapté. « Aujourd’hui la recherche se tourne davantage vers une optimisation des paramètres physiologiques afin d’augmenter les performances du cheval athlète en compétition, tout en préservant l’intégrité du système musculosquelettique » constate Guillaume Dubois, PhD, directeur scientifique d’Arioneo.

Crédits : Arioneo

Le cheval, considéré comme un véritable athlète


Avec cette avancée technologique de la gamme « Performance », Arioneo espère faire le lien entre recherche et monde du cheval. Ces objets connectés spécialement adaptés à cette pratique, proposent aux professionnels de la filière un outil très complet et fiable d’évaluation des paramètres physiologiques et de l’état de forme du cheval. Arioneo monitore plus de 4000 chevaux au quotidien auprès d’une centaine d’entraineurs et vétérinaires dans le monde.
Il s’agit d’apporter au cheval, les mêmes avancées technologiques que celles apportées à l’homme quelques années auparavant pour révolutionner la filière et considérer le cheval comme un véritable athlète en lui adaptant ces technologies. D’un point de vue médical, Arioneo a une longueur d’avance grâce à son brevet sur ses électrodes d’une précision médicale, qui permettent d’obtenir un électrocardiogramme à l’effort et à pleine vitesse.

Crédits : Arioneo


Arioneo devient visionnaire, il est désormais possible avec l’equimètre, de détecter les chevaux prometteurs en amont ; vous pouvez comparer et rapprocher les performances d’un jeune cheval avec celles d’un cheval devenu gagnant afin d’évaluer son potentiel.

La digitalisation : bonne ou mauvaise chose ?

Les objets connectés n’ont pas vocation à se substituer au travail de l’humain. Il est important de comprendre cette démarche pour accepter l’arrivée des nouvelles technologies dans notre quotidien. Les entraîneurs doivent prendre en compte le fait qu’un objet connecté va venir compléter son ressenti mais ne va en aucun cas remplacer leur expertise et expérience.


Par ailleurs, Fiona Gorin, chargée projets du pôle Hippolia, témoigne dans le magazine Grand Prix : « Les nouvelles solutions pédagogiques sont et doivent impérativement rester complémentaires à l’expertise des professionnels. Si certains entraîneurs sont déjà familiers des nouvelles technologies, voire utilisateurs ou partenaires de solutions pédagogiques, comme l’analyse vidéo ou le coaching virtuel, d’autres font part de leur inquiétude, légitime, de se voir un jour remplacés par la technologie. »


Finalement ces outils ne viennent pas remplacer les compétences de l’homme mais sont de nouveaux moyens de « faire parler le cheval ». Une certitude est que les sports équestres de demain seront connectés !

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